
le secret de l’arbre, chapitre 3
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Chapitre 3 : l’aventure commence
Bertille souffla, cela ne faisait que cinq minutes qu’ils étaient partis, mais l’arbre lui semblait loin, TRES loin. Et elle était si petite…
Avec sa nouvelle taille, les odeurs étaient plus fortes, elle sentait l’herbe grasse et la terre humide. Elle regarda les grandes tiges de pissenlits partant dans le ciel. Leurs centaines d’aigrettes tachetaient le ciel d’argent, telles des constellations. Les graines de pissenlit, les aigrettes, n’attendaient qu’un soupir pour s’envoler.
La nuit, tous les pissenlits sont gris, se dit Bertille.
Elle suivit les deux champignons dans les hautes herbes, Bolet ouvrait la marche en éclairant le chemin avec un physalis servant de lanterne. Elle était magnifique, elle projetait des reflets dorés et orangés sur le paysage sombre. Cette lumière chaleureuse rassurait Bertille et donnait du courage à tout le groupe. Heureusement car plus ils se rapprochaient de l’arbre, moins l’herbe était grande, moins l’herbe était grasse. Arrivé à un moment, il n’y eut plus de fleurs, puis plus d’herbe, juste de la terre et une odeur de pourri. Les deux champignons s’arrêtèrent, Bertille se cogna contre le plus gros et tomba sur les fesses. Elle entendit le premier chuchoter :
— Vous avez remarqué ? C’est plus grave que ce que l’on pensait…
— Remarqué quoi ? Dit Bertille un peu trop fort.
— Chhhhuuuuttt ! Firent les deux champignons en se tournant vers elle.
— Il n’y a pas de bruit… il n’y a pas d’insectes non plus.
Bertille prit les devants.
— Bon on ne va pas y passer la nuit, ce n’est pas grave s’il n’y a pas d’insecte. Heureusement même, vous imaginez avec notre taille ? Si on croisait une araignée brrr. Avec ses huit pattes poilues…
Les deux champignons tétanisés lui faisaient signe de se taire mais elle continua de plus belle.
— Le pire c’est les épeires fasciées. Vous savez, celles qui sont énormes rayées jaune et noir, elles sont hideuses !
Quelque chose éclata en sanglot derrière elle.
— Bouhouhou ! Vilain petit gland ! Comment pouvez-vous tenir des propos aussi blessants ! Pourquoi ? Pourquoi tout le monde est aussi méchant avec moi ! bouhouhou.

texte et illustration (gouache) de gwenn_illustrations